Friday, October 16, 2009

L'ODYSSEE (1968)



AVERTISSEMENT : LA SÉRIE L'ODYSSÉE EST MAINTENANT (ENFIN) DISPONIBLE AU COMPLET SUR YOUTUBE !!!! (VOIR LIEN PLUS BAS DANS CET ARTICLE) Ce qui est GÉNIAL avec l’Internet et ses sous-produits (Youtube, Google, les Torrents, etc.) c’est qu’ils donnent accès à une mine d’informations auparavant inaccessibles (quel cinéphile n’a pas passé des HEURES sur l’étourdissant site Internet Movie Database www.imbd.com ?) et qu’ils permettent enfin d’avoir accès à des films obscurs qu’on ne trouve pas dans les clubs vidéos (via les torrents). YOUTUBE, entre autres, m’a permis de me taper de méchantes soirées nostalgiques à saveur psychotronique en revoyant des extraits de vieilles séries télé que seuls les gens de ma génération (40 ans et plus) ont pu visionner lors de leur diffusion originale (Ex: LE BARON, AMICALEMENT VOTRE, L'AVENTURIER, etc) Etrange sensation de voyage dans le temps ! Récemment, j’ai eu la curiosité de vérifier si je ne retrouverais pas sur Youtube des extraits de la fabuleuse mini-série L’ODYSSÉE de Franco Rossi que j’avais vue dans ma jeunesse lors de sa présentation à Radio-Canada dans les années 70s. Quelle ne fut pas ma surprise de constater qu'elle s'y trouvait effectivement et ce, non seulement en français, mais également en italien et en allemand (!), ce qui me prouvait que l’ODYSSÉE venait enfin de paraître en DVD en Europe. Après tant d’années, j’allais pouvoir la revoir et l’ajouter à ma collection grace aux torrents.


L’ODYSSÉE (1968) - AVANTURE ODISEJA - LE AVVENTURE DI ULISSE

Synopsis : La série l’ODYSSÉE raconte en huit épisodes les célèbres aventures d’Ulysse, roi d’Ithaque (Bekim Fehmiu), qui quitta sa patrie pour participer à la guerre de Troie (La ruse du cheval de Troie, c’est lui !) et qui mit près de 20 ans à retrouver sa terre natale, où l’attendaient sa femme Pénélope (Irene Papas) et son fils Télémaque. Mais le chemin du retour est parsemé d’obstacles, et Ulysse doit combattre Circé la magicienne, Éol le Dieu du vent et Polyphème le Cyclope avant de retourner chez-lui et d’affronter les nombreux prétendants au trône.


Historique
: La série L’ODYSSÉE était une coproduction italienne-française-allemande et yougoslave, ce qui explique sa distribution internationale, parmi laquelle on retrouve une très jeune Barbara Bach (future Bond-Girl de THE SPY WHO LOVED ME) dans le rôle de Nausicaa. La série fut tournée sur les lieux mêmes mentionnés dans l’Odyssée d’Homère (mer méditerranée et côtes de l'ex-Yougoslavie) et ces paysages désertiques et rocailleux donnent à l’ensemble de l’œuvre un aspect austère et dépouillé (a la Pasolini), reflétant très bien ce que devait être la vie à cette époque (on est loin du côté pompeux des productions hollywoodiennes du même genre). La réalisation est constamment captivante et inventive, en particulier dans la façon de faire intervenir les diverses divinités que l’on ne voit jamais mais dont on sent constamment la présence (la Déesse Athéna, par exemple, prend tour à tour la forme humaine d’un berger, ou celle d’une voix éthérée qui envahit les rêves d’Ulysse ou de Nausicaa). On a aussi eu la bonne idée de faire intervenir les chœurs grecs de l’œuvre d’Homère qui, de temps à autres (surtout dans le dernier épisode) apparaissent à l’écran pour commenter l’intrigue, sans que cela ne semble trop incongru. De plus, le Ulysse de cette serie, loin de correspondre au cliché des héros musclés mais pas trop brillants des Peplums de l'époque, est un personnage complexe, tour à tour rusé et impulsif, parfois leader plein d'assurance, parfois complètement paumé et à la merci de la volonté des Dieux, et qui n'est pas sans contradictions (il prétend vouloir rentrer chez-lui, mais s'attarde sept années auprès de la nymphe Calypso !).

L’ensemble de l’œuvre fut réalisée par un certain Franco Rossi, mais l’équipe de production a eu l’idée géniale de recruter les services du célèbre réalisateur Mario Bava, maître du cinéma d’horreur italien, pour réaliser l’épisode où Ulysse et ses hommes se retrouvent prisonniers de Polyphème le cyclope. Cet épisode INOUBLIABLE avait terrifié plus d’un jeune téléspectateur à l’époque (moi y compris !). Il atteint des sommets inégalés de cruauté et comporte des éléments de cinéma “gore” (le cyclope tue et dévore devant nos yeux deux compagnons d’Ulysse !), ce qui, À L'ÉPOQUE, était du jamais vu au petit écran (voir l’extrait ci-dessous), le tout accompagné d’une trame sonore terriblement efficace de Carlo Rustichelli et empreint de la facture visuelle de Mario Bava (i.e. éclairages aux couleurs primaires rouges et bleues, recours au grand angle et à la contre-plongée). Un grand moment de cinéma !

On pourrait dire la même chose du dernier épisode de la série dans lequel Ulysse retrouve Pénélope (superbe Irene Papas) et assouvit sa vengeance en tuant tous les prétendants au trône (voir ci-dessous). La finale de la série atteint des dimensions mythiques inégalées depuis … (et certainement pas par ce Soap Opera Peplum qu’est la série ROME)

Premiere rencontre entre Ulysse et Nausicaa (Barbara Bach) (Version francaise)




Ulysse vs Polypheme le Cyclope (Version italienne)




Choeurs grecs et douze haches ... (v.f.)



Finale de l'ODYSSEE : Ulysse retrouve Penelope



MISE A JOUR !! LA SÉRIE EST DISPONIBLE AU COMPLET SUR YOUTUBE !!! VOICI LA PREMIERE HEURE ET DEMIE : Generique de l'ODYSSEE :




Comment la télécharger : Vous voulez télécharger les épisodes de l’ODYSSÉE en français à partir de l’Internet ? Voici comment :

Procurez vous d’abord le programme de Torrents appelé Emule, à l’adresse ci-dessous :
(http://www.emule-project.net/home/perl/general.cgi?l=1&rm=download)
(Prenez la version 49c, c'est la plus récente).

Une fois ce programme installé, le lien direct vers l’ODYSSÉE en version Torrent est sur le site tv underground, ci-dessous :

(http://tvunderground.org.ru/index.php?show=episodes&sid=21098)

Ce site est une mine d'or pour trouver des séries complètes en plusieurs langues.

Bonne chance et bon visionnement !

Tuesday, October 6, 2009

INCUBUS (1965)



Certains films cultes sont tellement obscurs qu'ils sont demeurés introuvables pendant de longues périodes de temps. C’est le cas du film INCUBUS (1965), film d’horreur tourné en esperanto (!) et mettant en vedette William Shatner.

Synopsis : Dans la contrée mystérieuse de Nomen Tuum, peuplée d'esprits maléfiques, la jeune succube Kia (superbe Allyson Ames) en a assez de séduire des hommes corrompus afin de les tuer et d'offrir leurs âmes au diable (Ils iront en enfer de toute façon, alors à quoi bon !). Elle tente donc de relever le défi de corrompre le noble et courageux Marc (William Shatner), mais son âme est tellement pure que c'est finalement lui qui la "corrompt" par la force de l'amour qu'il ressent pour elle et, à sa grande surprise, de l'amour qu'elle en vient à ressentir pour lui (C'est pas ce qui arrivait régulièrement au capitaine Kirk dans plusieurs épisodes de Star Trek ? ;)

Historique : Le film a été écrit et réalisé par Leslie Stevens, créateur de la série culte The Outer Limits (Au-delà du réel) (1963-1965). Il fallait être un peu fou (ou visionnaire ?) pour réaliser un film en Esperanto, langue parlée (ou comprise) par si peu de spectateurs, mais bizarrement, l’utilisation d’une langue “étrangère” donne à ce film américain tourné dans la région de Big Sur (Californie) un cachet “européen” intrigant (En fait, le noir et blanc, les nombreuses scènes tournées près de la mer, la protagoniste blonde aux allures suédoises parlant une langue étrangère, tous ces éléments donnent l’impression de visionner un vieux film de Bergman). L'intrigue, quoiqu'un peu mince, demeure captivante, en grande partie en raison de revirements complètement inattendus.

Leslie Stevens réussit à l’époque à convaincre certains artisans de la série Outer Limits a participé à son projet délirant, dont le légendaire directeur photo Conrad Hall (qui allait plus tard remporter de nombreux oscars pour son travail sur des films comme American Beauty ou Road to perdition et qui crée dans INCUBUS une ambiance onirique particulièrement envoutante) et le compositeur Dominic Frontiere (qui reprend ici les thèmes musicaux familiers de la série, dont ceux de l’épisode Nightmare). L’ensemble donne donc l’impression de regarder un épisode particulièrement tordu de la célèbre série d’anthologie (mais sans les limites imposées par la censure inhérente à la télé américaine des années 60s, ce qui permet à Stevens d’aller jusqu’au bout de son délire : INCUBUS comporte ainsi de nombreuses scènes de meurtres, un peu de nudité, des incantations démoniaques donnant vie à des créatures maléfiques et une séquence finale bizarroide où, trois ans avant Rosemary’s Baby, une femme se fait violer par un démon (prenant ici la forme d’une chèvre !! – voir ci-dessous).

Extraits :

Superbes images de Conrad Hall (en particulier la composition du plan de 0:17 a 0:34 sec)



L'hallucinante finale de INCUBUS (a partir de 2:20)



Le film INCUBUS connut un destin assez particulier : toutes les copies americaines du film furent accidentellement détruites peu de temps après sa sortie et le film fut considéré perdu à jamais, jusqu’à ce qu’on en découvre miraculeusement une copie à la Cinémathèque française de Paris au début des années 90s. Il fut alors remasterisé et est maintenant disponible en DVD (avec en bonus un commentaire de William Shatner et du directeur photo Conrad Hall).

Pour la petite histoire, sachez que le film INCUBUS semble avoir été marqué d’un mauvais sort : outre le fait que le film fut perdu pendant des années, l’acteur interprétant l’incubus (Milos Milos) assassina sa copine et se suicida peu de temps après la sortie du film, tout comme l’actrice jouant le rôle de la sœur de Marc (Ann Artmar) ! (Pour en savoir plus, lire l'excellent article "The curse of the INCUBUS" ici)

Film culte (pour moi) car il fait partie de ces films que j’ai mis des ANNÉES à retracer, pour enfin en trouver une copie dans un obscur club vidéo de Greenwich Village à New York.